“Dans les yeux d’Émilie”, entretien avec la créatrice de Piston magazine

Ce mois-ci sort la deuxième édition papier du magazine humoristique PISTON Magazine. Beaucoup d’humour, mais aussi des interviews de musiciens notamment Les Trompettes de Lyon. Rencontre avec Emilie, l’instigatrice de ce projet qui fait le buzz !

Emilie est jeune, dynamique et comme pas mal de trompettistes, un peu hyperactive. Si vous avez pu découvrir ces derniers mois des “couvertures” de PISTON MAG, c’est grâce (ou à cause) d’elle. Aujourd’hui, et pour la deuxième année, PISTON MAG sort en numéro papier. Un numéro bien loin du premier numéro (A5 d’une vingtaine de page) avec un format revisité (A4) et plus de 48 pages. Le magazine sort le 25 novembre pour la sainte Cécile mais on vous propose déjà quelques infos dont un scoop à découvrir dans l’interview d’Emilie à lire avant de vous jeter sur ce magazine, parrainé par Les Trompettes de Lyon (rien que pour ça, on sait que c’est sérieux!).

Emilie et son dernier bébé ! Un beau magazine de 48 pages à paraître ce mois-ci

« Pourquoi avoir lancé Piston magazine ? »

Le point de départ est double : c’est la combinaison entre ma tendance naturelle au second degré (ainsi que mon goût pour la culture des Internets*) et une volonté de donner plus de visibilité à mon association, La Musique Angillonnaise.

J’étais assez frustrée de voir que, sur la page Facebook de notre orchestre, nos publications ordinaires (annonces des concerts, vie de l’association etc.) n’avaient pas vraiment de succès. J’ai fait quelques premières tentatives un peu timides pour y remédier : par exemple une série « Harmonie Quiz »  ou encore des parodies d’affiches de films pour annoncer le programme de nos concerts… mais comme nous avions peu d’abonnés, tout cela restait confidentiel et je crois que seules quelques dizaines de personnes ont vu passer ces publications ! J’ai donc cherché une idée qui pourrait nous emmener plus loin, donner aux gens l’envie de s’abonner à notre page, et s’exporter en dehors des Aix d’Angillon !

J’ai planté ces petites graines dans ma tête, ça a germé tout doucement… et PAF ! Ça a fait Piston magazine !

*si le pluriel vous surprend, lisez ça : Comment le pluriel vint au média : les Internets sur Internet

« Pensiez vous avoir ce succès? »

Quand j’ai eu l’idée de la première couverture, je crois que j’ai tout de suite eu l’intuition que je tenais quelque chose.

Entendons-nous bien, ce n’est pas moi qui ai inventé le concept des couvertures de magazines parodiques, et je ne suis ni la première ni la dernière à faire des jeux de mots à base de « cor » ou de « sax ». Mais j’avais l’impression que la forme que je voulais donner à ce projet n’existait pas encore dans le domaine des orchestres d’harmonie. Évidemment, j’espérais que ça plairait, à mes collègues de l’orchestre en premier lieu – c’est à eux que j’ai d’abord pensé. J’ai publié la première couverture sans rien dire à personne, et j’avoue que j’étais assez fière de ma petite manigance (visualisez Diabolo dans Les fous du volant).

Pour répondre plus explicitement à la question : je ne m’attendais pas à ce que ça aille aussi vite, ni aussi loin.

Petite anecdote (oui, je suis bavarde, si vous avez choisi de lire cet entretien il va falloir faire avec) : tout juste une semaine après la sortie du n°1, en mai 2022, la Musique Angillonnaise jouait en première partie du Brass Berry (nous avons pas mal de musiciens en commun – dont notre chef !) pour un concert que nous avions organisé. Par hasard, dans le public se trouvait un musicien de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, et j’ai découvert, sans trop réaliser, qu’il avait déjà vu passer ma publication ! Pas sûr qu’il se doutait que ce serait dans la petite salle des fêtes de Rians (oui, le Rians du fromage blanc, 900 habitants, juste à côté des Aix d’Angillon) qu’il tomberait sur la « source » de Piston magazine. Un an et demi plus tard, les « fans » de Piston magazine me citent souvent ce premier numéro comme leur préféré, je crois que c’est celui qui a le plus circulé.

D’ailleurs, les premiers mois, j’ai essayé de « surveiller » tant bien que mal les partages de mes couvertures… j’étais un peu contrariée de les voir passer sous forme de captures d’écran de mauvaise qualité, sans aucune mention de notre page Facebook. Certaines personnes m’ont avoué « Je croyais que c’était juste un truc d’internet qui circulait » ou « Je n’avais pas réalisé qu’il y avait quelqu’un derrière ». C’est à la fois la magie et le défaut des réseaux sociaux… j’imagine que c’est la rançon du succès !

Eh bien oui, il y a quelqu’un derrière, qui a passé beaucoup, beaucoup, beaucoup d’heures à écumer les banques d’images, à faire 42 versions différentes de chaque couverture (et à harceler son conjoint pour qu’il lui dise quelle version il préfère), ou encore à consigner des centaines d’idées de blagues, à toute heure du jour ou de la nuit, dans le bloc-notes de son téléphone portable.

Petit à petit, on a commencé à me réclamer des instruments en particulier. Il a fallu que je me forme ! Sur le basson ou le hautbois notamment, je n’y connaissais rien (je n’y connais toujours pas grand chose à vrai dire, mais maintenant je sais à qui demander).

Mais quand même… quel trac chaque mois au moment de cliquer sur « publier » ! La peur de « faire un bide » n’est jamais loin !

«  le numéro papier de l’an dernier était déjà une belle surprise, quelles surprises peut on attendre pour ce numéro? »

Quand j’ai posté la première couverture, j’avais un plan tout tracé en tête : j’avais l’intention de sortir une couverture par mois pendant un an, puis de faire imprimer une édition papier, et voilà. Mais très rapidement, les gens ont commencé à réclamer du « vrai » contenu, à regretter qu’il n’y ait rien derrière les titres (sans compter les dizaines de messages que j’ai reçus, de personnes qui n’avaient pas compris qu’il s’agissait d’une parodie, et qu’on ne pouvait pas acheter le magazine pour de vrai chez le buraliste du coin).

C’est comme ça que je me suis laissée embarquer, plus vite que prévu, et que j’ai sorti un premier hors-série papier en novembre 2022. Mais il était tout petit ! C’était vraiment une version miniature de ce que j’avais en tête quand j’ai lancé Piston magazine.

Cette deuxième édition papier, que j’ai décidé d’intituler le « hors-série ultime » (parce qu’il était censé être le dernier, affaire à suivre…) a pris de l’ampleur, dans la forme et dans le contenu : il est beaucoup plus imposant (48 pages en format A4) et, je crois, un peu plus connecté au vrai monde. J’ai la chance d’avoir rencontré au cours de l’année (parfois grâce à Piston magazine, justement) des musiciens reconnus, qui ont accepté de jouer le jeu et de figurer au sommaire.

Il y en aura donc pour tous les goûts, je l’espère. Toujours sur le ton de l’humour et de la parodie, vous découvrirez des interviews d’Olivier Calmel, de Bastien Baumet, des Trompettes de Lyon, qui ont bien voulu répondre à mes questions de manière drôle, ou encore une double-page sur le hautbois, pour laquelle j’ai été assistée par Alexandre Gattet.

Vous retrouverez certains contributeurs fidèles au poste, comme le dessinateur de presse Sanaga, et Nicolas Schott (un des professeurs de percussions de la Musique Angillonnaise), auteur dans le hors-série n°1 de l’enquête « Le kazoo est-il le hautbois du pauvre ? » et qui nous offre cette fois encore un beau morceau de bravoure avec une enquête « dont vous êtes le héros ». Mais il y a aussi des nouveaux venus, comme l’auteur de polars Xavier Viallon ou l’auteur de bandes dessinées Bernard Capo.

Pour ma part, je me suis lancée dans un pastiche de chick lit avec « Le Journal de Brigitte Jaune » (inspiré de mon expérience personnelle ? Hmm… peut-être).

J’ai parsemé le tout de pages purement parodiques, pour que l’ensemble ressemble à une vraie revue. Cerise sur le gâteau, c’est Marc Jolivet en personne qui s’est chargé de rédiger la préface (oui, une préface dans un magazine, c’est inhabituel, mais je fais ce que je veux).

Et comme je voulais faire de la sortie de ce hors-série un événement, je vous réserve encore une ultime surprise (qui n’en est plus une, du coup) : on a fait brasser une « Piston Bière » spécialement pour l’occasion ! (à la pression le soir de notre concert de Sainte-Cécile, le 25 novembre, en bouteille pour les lecteurs de Piston magazine – attention, quantités limitées !).

« Qui êtes vous en dehors de piston mag ?»

En dehors de Piston magazine, je suis enseignante. Et plus précisément professeur de lettres classiques. Ça jette un froid, hein ? J’apprends donc le français, le latin, le grec, et la culture antique à des petits collégiens berrichons (qui ne savent rien de ma double vie, alors chut). Et si vous vous demandez si je fais aussi des jeux de mots et de l’ironie en classe ou en salle des profs… la réponse est oui !

Mais être définie par mon métier me convient de moins en moins. Surtout quand le prof bashing rôde à chaque coin de rue/reportage sur BFM TV/repas de famille… cela m’indifférait au début, mais au bout de quatorze rentrées, le sentiment de défiance auquel on a souvent affaire est de plus en plus pesant. J’ai commencé à apprendre la trompette en 2016 et depuis, la musique et Piston magazine me donnent de l’air !

Avant tout, je suis une passionnée de lecture et d’écriture depuis toujours, vraisemblablement influencée par l’émergence des blogs quand j’étais adolescente et qu’Internet commençait à prendre de l’essor. Mais ma passion première reste sans aucun doute : apprendre, découvrir de nouvelles choses, rencontrer de nouvelles personnes, parler de ce que j’aime autour de moi.

« Quel effet cela a t-il eu sur la musique angillonnaise? »

Le premier effet, facile à observer, est le gain de visibilité de notre page Facebook, qui est passée de 300 à 1600 abonnés (et ça continue d’augmenter depuis que j’ai annoncé la sortie du hors-série n°2). Le deuxième effet, encore plus concret et enthousiasmant, est que nous avons recruté de nouveaux musiciens, qui cherchaient un orchestre à intégrer et qui ont connu la Musique Angillonnaise grâce à Piston magazine !

Enfin, cela a permis à mon association de récolter des dons, et de nous aider à soutenir certains projets. En septembre dernier par exemple, nous avons créé une classe « Orchestre à l’école » aux Aix d’Angillon. Ce sont des subventions qui nous permettent d’en assurer le fonctionnement (rémunération des professeurs), mais c’est bien la Musique Angillonnaise qui a financé elle-même l’achat des instruments, pupitres, méthodes pour les vingt-quatre élèves de la classe. Sachez-le, si vous commandez un exemplaire de Piston magazine, l’entièreté de la somme que vous nous envoyez est reversée à l’association.

« Angillonnaise ça rime avec mayonnaise, hasard ? »

Eh bien figurez-vous que nous sommes presque aussi vieux que la mayonnaise. Oui, je viens de chercher la date de création de cette sauce (qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour se retrouver sur Trompette Actus !) et, pour votre gouverne, sa recette actuelle s’est apparemment figée vers 1800. La Musique Angillonnaise quant à elle est apparue en 1868 (155 ans en 2023) ! Tout comme la mayonnaise, qui se revisite en version light / vegan / épicée… la Musique Angillonnaise ne cesse de se réinventer. À quand un Top Chef spécial orchestres d’harmonie ?


Et pour ce numéro, l’autrice nous propose une exclusivité : un super partenariat avec BG France – fr !

Vous aussi, vous voulez être aussi BG que Les Trompettes de Lyon ? Je vous avais bien dit qu’eux et moi on vous préparait encore quelque chose… :

– Dans CHAQUE EXEMPLAIRE du magazine : un code promo de 20% valable sur tout le site www.bgfranckbichon.com 🥰 (Ça fonctionne avec tous les instruments à vent hein – oui, même les flûtes.)
– Mais aussi : 20 GOLDEN TICKETS offrant des produits GRATUITS aux lecteurs de Piston magazine qui auront eu la joie d’en trouver un dans leur exemplaire ! 🥰

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