Giorgio Baggiani, professeur de Trompette au Conservatoire de Cagliari (Italie) nous a partagé un nouveau trésor, héritage du grand trompettiste Pierre Thibaud avec la vidéo de la cadence du concerto de Tomasi.
Giorgio Baggiani a créé le Pierre Thibaud Mémorial Facebook pour transmettre la mémoire de ce grand homme, trompettiste et musicien. “J’ai eu Pierre Thibaud à la fois comme professeur mais aussi comme ami sincère qui a su tout au long de nos 30 ans d’amitié transmettre tout son amour et sa passion pour musique et pour la trompette. Dans cette période, je restaure des copies de très vieux vinyles rares grâce à un processus complexe d’échantillonnage numérique et de nettoyage du son. J’espère plaire à tous les passionnés et aux nombreux étudiants qui sont maintenant des professionnels estimés partout dans le monde.”
Dans son dernier partage, le trompettiste nous propose la cadence du concerto de Tomasi avec un texte explicatif :
Le Concerto fut refusé comme injouable ; une première audition en fut donnée le 13 novembre 1948 par le trompettiste hollandais Jas (Elias) Doets et l’Orchestre de Radio-Hilversum, dirigé par Albert Van Raalte ; la création parisienne eut lieu le 7 avril 1949, avec Ludovic Vaillant et l’Orchestre National dirigé par le compositeur. Ce Concerto pour trompette est vite devenu une des œuvres essentielles du répertoire de l’instrument, et l’une des plus populaires, dans une langue toute personnelle, qui fait la synthèse du classicisme d’un Bach, des nouveautés du jazz, du raffinement orchestral d’un Ravel et des carrures rythmiques d’un Roussel.


Le premier mouvement, Allegro, commence par un solo de la trompette, comme une cadence, et se déroule dans le jeu des deux thèmes, et le dialogue vif et capricieux entre le soliste et l’orchestre. Le mystérieux et sensuel Nocturne déroule sa mélodie telle une cantilène, avec des progressions chromatiques et de brillantes variations du soliste sur le thème principal. L’œuvre s’achève par un brillant Final, dansant et rythmé, un « final de joie ensoleillée » (Harry Halbreich).- La page de titre porte la date : « Monte-Carlo 21 mars 1946 », et, plus tardivement, la dédicace : « Pour mon ami Vaillant (Trompette solo des Concerts Pasdeloup et de l’Orchestre National) ». Le manuscrit est noté à l’encre noire (souvent sur des esquisses au crayon) sur papier à 12 lignes, généralement avec 4 systèmes de trois portées par page. Il s’agit en fait d’une particelle avant orchestration, comme le montrent de nombreuses indications d’instrumentation. Il présente en outre de nombreuses ratures et corrections, et d’importants remaniements dans le Final, avec une quarantaine de mesures biffées au crayon bleu. Une note indique : « Avoir deux sourdines, une ordinaire et l’autre jouant extrêmement p (sourdine Boll) ». Le I° Tempo est marqué « Fantasque (a piacere) (comme une cadence) » (12 p.). Le manuscrit a servi pour la gravure de l’édition chez Alphonse Leduc en 1946