La tenue de concert, héritage d’une tradition présente autant dans le milieu amateur que professionnel, tend à disparaître par endroit. Que pensez-vous de ces changements ? Dites-le nous dans notre sondage.
De plus en plus de musiciens, d’orchestres amateurs ou professionnels, de conservatoires et d’écoles de musique tendent à ne plus imposer de tenue particulière pour les concerts et auditions. Si cette règle était précédemment inscrite dans les règlements intérieurs, et omniprésente dans les ensembles, elle semble progressivement abandonner et nous avons souhaité aborder la question aujourd’hui.

En 2015, le site Démotivateur proposait un sondage sur l’uniforme dans le cadres scolaire dans lequel 89% des répondants se sont exprimés en faveur de l’uniforme scolaire, 8% en défaveur et 3% n’ont pas donné d’opinion tranchée. Cependant, ces chiffres n’offrent aucune garantie de représentativité et, par conséquent, ne sauraient être interprétés comme l’expression de l’opinion générale des Français car la méthode de sondage consistait simplement en une question ouverte sur un réseau social.
Voici quelques arguments avancés par le camp du pour :
– Inscrire les enfants dans une identité collective
– Tendre à gommer les inégalités sociales
– Donner une importance au cadre de l’institution.
– Protéger les élèves de moqueries, rackets et agression.
– Eduquer les enfants à la sobriété
– Simplifier la routine quotidienne, pour les enfants et pour les parents
Au contraire de ces arguments, ceux qui plaident contre le port de l’uniforme à l’école avancent que l’uniforme ne saurait à lui seul atteindre les objectifs cités ci-dessus. Par exemple, les inégalités sociales, si elles ne se manifestent plus par le vêtement, réapparaîtront dans les chaussures, les stylos, les téléphones mobiles et autres accessoires. “De même, si l’uniforme peut donner une certaine élégance à la tenue, il ne saurait conférer de l’élégance aux comportements.”. Le site Mon uniforme scolaire résume l’intégralité de cette question si vous souhaitez en savoir plus.
Mais en musique ?
Si jusqu’à présent les études nous parlent des uniformes scolaires, il est à constater qu’à notre époque de plus en plus de groupes, ou orchestres, font évoluer leur tenue vers une liberté ou modernité, voire une suppression de l’uniformité. Ainsi le Canadian Brass a progressivement abandonné son costume, queue de pie et nœud papillon, pour une tenue plus décontractée, adoptant les baskets, et troquant parfois le costume par des pantalons en jean. Pour autant, le costume avec gilet et cravate revient régulièrement. Et surtout, l’unité entre les membres est toujours très présentes.


Du côté des grandes formations, l’unité reste mais connaît de nombreuses évolutions. Ainsi l’Orchestre de Paris abandonnait le frac, costume du XVIIIe siècle, pour une redingote dessinée par le directeur artistique de la maison Jean-Louis Scherrer, Stéphane Rolland en 2006 et en 2022, l’Orchestre s’est associé à la maison Fursac, et à son directeur artistique Gauthier Borsarello afin de créer de nouvelles tenues.
Musicien supplémentaire à l’orchestre de Paris pendant la saison 2011-2012, Gauthier Borsarello connaissait la formation de l’intérieur : les défauts des précédents costumes et les exigences spécifiques des musiciens… « Il y a beaucoup de contraintes qui n’étaient pas prises en compte : par exemple les percussionnistes ou les contrebassistes qui passent leur temps à se lever et s’asseoir, ils s’assoient sur leur veste, ça tire, c’est dérangeant… J’ai passé un an dans ces costumes de supplémentaire et j’ai subi comme eux. Les costumes étaient assez étouffants, ils étaient doublés puisqu’ils étaient doublés. Ils étaient en grande partie synthétique. Il y avait beaucoup de tricheurs qui fermaient la veste jusqu’en haut qui était col Mao pour ne pas mettre la chemise et la lavallière. Et je ne donnerai pas de nom mais il y en a même qui jouaient torse nu sous leurs vestes quand il faisait très chaud. » – Site de FRANCE MUSIQUE

Les orchestres amateurs ont également vu évoluer les tenues, et plusieurs exemples d’abandon des uniformes à fourragères et casquettes ont été observés ces dernières années. Ainsi la batterie Fanfare de Marquette Lez Lille par exemple a progressivement quitté l’uniforme “militaire” pour évoluer vers une tenue unie mais plus décontractée.




D’autres ensembles font le choix inverse et reprennent des tenues dites traditionnelles, comme c’est le cas du Hauts de France Brass Band. Originellement habillés en noir, les musiciens ont progressivement été vêtus d’une chemise grise puis arborent maintenant une tenue réalisée par un tailleur anglais dans la plus pure tradition des Brass Band.



Du côté des élèves
Du côté des écoles de musique et conservatoire, la tenue a parfois été imposée dans un règlement intérieur. C’est encore le cas dans certaines institution, pour autant les pratiques évoluent, et nous voyons de plus de jeunes musiciens dans une tenue dite de “tous les jours”. Ce changement de la tenue de concert vers une tenue civile est également à noter sur les professeurs encadrants, comme il est facile de le constater à travers les nombreux exemples partagés ces dernières années sur les réseaux sociaux. L’uniforme semble être de moins en moins la normes, de même qu’une tenue dite de concert et imposée aux participants.




Que faut-il penser de ces changements ? Nous avons souhaité vous poser la question
La “tenue de concert” est une tenue non-ordinaire, correspondant à une volonté de marquer l’instant par l’appartenance à un collectif et à des circonstances particulières (moment sur scène).
Ces résultats feront l’objet d’un prochain article nourri par les commentaires et témoignages que vous avez pu nous apporter. Merci d’avance à tous ceux qui prendront le temps de répondre.