À l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, nous vous proposons de découvrir quelques trompettistEs qui font résonner la trompette en France.
En 2021, l’orchestre de Vienne proposait un poste de trompette solo. L’annonce indiquait que l’orchestre sélectionnerait les candidats sur dossier notamment dans le but d’augmenter le nombre de femmes dans l’orchestre. En France, même si les femmes restent minoritaires, elles sont de plus en plus présentes aux pupitres ses orchestre. Nous vous présentons aujourd’hui quelques unes d’entre-elles, issues de formations prestigieuses françaises ou encore solistes internationales.

Lucienne Renaudin Vary, soliste internationale
Lucienne Renaudin Vary débute la trompette à l’École Nationale de Musique du Mans en 2007 dans la classe de Philippe Lafitte. Parallèlement, elle commence en 2009 le jazz dans la classe de Santiago Quintans, dans le même établissement. Sa formation se poursuivra au CNSM de Paris, où elle entre en 2014 dans la classe de trompette de Clément Garrec, et, à partir de 2017, dans la classe de « jazz et musiques improvisées ».
Entre 2010 & 2015, elle accumule les prix et concours qui font véritablement d’elle une enfant prodige de la trompette. La consécration arrive en février 2016, avec une Victoire de la musique classique, en catégorie Révélation soliste instrumental de l’année. Le 25 avril de cette même année, Lucienne Renaudin-Vary est nommée ambassadrice de la ville du Mans.
En 2020, elle est la première femme à recevoir le prix Arthur Waser qui lui est décerné lors d’un concert à Lucerne. Le 14 juillet 2020, elle participe au concert de Paris au pied de la tour Eiffel.

Angela Anderlini, soliste de l’orchestre Philharmonique de Strasbourg.
Née à TOURS en 1969 , Angela débute la trompette à l’âge de 7 ans. Premier prix du CNR de TOURS , elle obtient quelques années plus tard un 1er prix du CNR d’Aubervilliers dans la classe d’André Presle.
Après avoir occupé le poste de trompette-solo à l’Orchestre de Rennes , elle a intégré le pupitre de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg en 1993. Elle participe à de nombreux projets (ensembles de cuivres , ensembles de trompettes , trompette et orgue…). Professeur de trompette diplômée d’Etat , elle exerce aussi une activité d’enseignement.
Airelle Besson, musicienne de jazz et compositrice
Airelle Besson commence l’apprentissage de la trompette à l’âge de sept ans et demi, puis celui du violon à l’âge de neuf ans. Elle vit alors à Oxford en Angleterre avec ses parents, avant de revenir en France à l’âge de onze ans.
Élève de la classe de jazz du conservatoire municipal du 10e arrondissement de Paris, elle étudie la trompette avec Roger Guérin. Adolescente, elle participe à un stage au Cluny Jazz Festival avec Jean-François Canape, et s’oriente définitivement vers le jazz, sans pour autant négliger la musique classique : elle obtient les prix de trompette, de violon, de formation musicale, d’écriture et d’harmonie, puis poursuit des études de musicologie à l’université Paris-Sorbonne et entre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris avec, comme professeurs, François Jeanneau, Daniel Humair, puis François Théberge et Riccardo Del Fra. En 2002, elle y obtient le premier prix de jazz avec mention très bien à l’unanimité.
Elle compose et chante à travers son quartet mais également en musicienne invitée telle que dans le dernière album dédié aux femmes, invitée par Rhoda Scott.


Émilie Carpentier, cornettiste du Brass Band de la Musique de l’Air et de l’Espace
Après des études au conservatoire de Valenciennes puis de Douai avec Maurice Jankowski et Laurent Bourdon, où elle obtient son DEM avec brio, elle est reçue au Conservatoire National de Musique et de Dance de Paris en 2013 dans la Classe de Clément Garrec. Elle a la chance de jouer dans les plus belles salles Parisiennes en collaborant à de nombreuses reprises avec l’orchestre Colonne, l’Orchestre Paul Kuentz ainsi que l’Opéra de Paris.
Elle a intégré en 2017 le Brass Band de la Musique de l’Armée de l’Air. Elle partage aussi cet engouement avec de jeunes élèves au conservatoire du 7ème arrondissement de Paris ainsi qu’au conservatoire de Corbeil-Essonnes et a à cœur de développer le mouvement Brass en France !
Née dans le Nord de la France où la musique est presque omniprésente et issue d’une famille de musiciens amateurs, Emilie découvre les joies de la musique dès le plus jeune âge. Influencé par un père, une mère et un grand frère trompettiste, c’est naturellement qu’elle se prend de passion pour cet instrument dès l’âge de 6 ans.
Heike Gerber, 2ème trompette à l’Orchestre National du Capitole de Toulouse
La jeune trompettiste a étudié à la Musikhochschule de Freiburg en Allemagne avec Anthony Plog, ainsi qu’en Suisse, à Bâle, avec Klaus Schuhwerk. Elle a été membre de la Junge Deutsche Philharmonie et de l´Orchestre du Schleswig-Holstein Musikfestival. En outre, elle a acquis d’autres expériences orchestrales en tant que stagiaire dans l´Orchestre Radio Symphonique de Berlin et comme boursière à l’Orchestre Philharmonique de Munich. De 2005 à 2012 Heike Gerber a occupé le poste de trompette co-solo à l’Orchestre Symphonique de Berne en Suisse. Depuis mars 2012 elle est 2ème trompette à l’Orchestre National du Capitole de Toulouse.

Nadine Schneider, trompette co-soliste et cornet solo de l’Orchestre National d’île de France.
Nadine Schneider débute la trompette à neuf ans au Conservatoire de musique de Luxembourg dans la classe de Charles Consbruck, puis de Roman Zaremba, et y obtient un premier prix et un diplôme de pédagogie. À quinze ans, elle étudie durant un an à la Musikhochschule de Mayence (Allemagne) avec Malte Burba. En 1999, Nadine continue ses études au CRR de Paris dans la classe de Gérard Boulanger, puis au CNSM de Paris en 2001 dans la classe de Clément Garrec où elle obtient son DFS en musique de chambre en 2001, puis celui de trompette/cornet en 2004. Début 2003, à vingt-trois ans et toujours étudiante au CNSM de Paris, Nadine remporte le poste de cosoliste à l’Orchestre des Concerts Lamoureux, puis six mois plus tard le poste de trompette co-soliste / cornet solo à l’Orchestre national d’Île-de-France dans lequel elle se produit encore actuellement. Nadine a été professeur au conservatoire de la Ville de Luxembourg, au conservatoire du Ve arrondissement de Paris et a effectué régulièrement des remplacements au CRR d’Aubervilliers.


Marie Bedat, trompettiste de l’Orchestre de Pau Pays de Béarn
Marie Bédat commence la trompette à l’Ecole Municipale de Musique de Lescar et suivra son professeur Gérard Dhalluin au Conservatoire de Pau. Elle intègre en 1998 le CNR de Bordeaux où elle obtient en 2000 la médaille d’or du Conservatoire puis en 2002 la médaille de la Ville de Bordeaux. En 2003 elle entre au CNSM de Paris où elle obtient en 2007 le prix de trompette et de musique de chambre et se perfectionne en jouant au sein d’orchestres nationaux tels que l’Opéra de Paris, l’Orchestre de Paris…
Trompette solo de l’Orchestre de Pau Pays de Béarn, elle participe à la création du Concerto pour trompette, percussions et platines de Gabriel Prokofiev.
Son éclectisme lui fait rencontrer Yemaya La Banda (salsa) et Yapunto avec qui elle travaille actuellement sur l’enregistrement d’un album de musique traditionnelle Colombienne.
Marie dit que l’on joue comme on est : derrière une sensibilité féminine se cache un caractère bien trempé qui laissent apparaître un jeu et une couleur remarquables qui n’appartiennent qu’à elle.
Ces femmes ne sont pas seules, nous pouvons également parler de Marion Vezzozi, soliste de l’Orchestre Philharmonique de Nice, Lise Bergeron, Pauline Duthoit, Marie-Sophie Mathieu, Elsa Moreau, Camille Lemoigne, Amélie Pialoux, Emmanuelle Proux, Aurore Prieur qui occupent également des postes dans des orchestres français ou y effectuent de nombreux remplacements.

Nous pouvons également parler d’Elisabth Lebourg qui joue dans le pupitre de la Garde Républicaine, Claire Bienfait épouse Caup et Shona Taylor, créatrices du Miss Brass Quintet, d’Anne Marie Gillet, cheffe d’orchestre et trompettiste.

Même si la part de femmes est encore très minoritaire, il est heureux de constater dans les stages, les concours et les classes de trompette de France, la présence de nombreuses trompettistes ce qui permettra d’en finir une bonne fois pour toute avec l’image d’un instrument masculin.
Il ne faut pas douter qu’elles vont faire naître dans le cœur de beaucoup de petites filles et garçons la vocation pour notre bel instrument.

