Disparu en 2004, Pierre Thibaud est une légende du monde de la trompette. S’il était moins médiatisé que Maurice André, son travail et son talent font l’unanimité et aujourd’hui nous vous proposons 3 archives publiées par Giorgio Baggiani
Pierre Thibaud est né le 22 juin 1929 à Proissans en Dordogne. Il nous a quittés le 29 octobre 2004. Presque 20 ans après sa disparition, il reste une figure marquante du monde de la trompette, bien connue pour son caractère mais également son indéniable talent dans tous les styles de musique.
Pierre Thibaud a fait ses classes de violon et de trompette au conservatoire national de région de Bordeaux, puis au Conservatoire national de musique à Paris dans la classe d’Eugène Foveau d’où il est sorti avec un premier prix de cornet.

De 1975 à 1994, il sera professeur de trompette et de cornet au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Trompettiste de notoriété internationale, son enseignement était très recherché. Parmi ses nombreux élèves, il faut citer, Philippe Litzler trompette-solo de l’Orchestre de la Tonhalle de Zürich et professeur à la Hochschule de Lucerne, Clément Saunier, Clément Garrec (professeur au Conservatoire national supérieur de musique de Paris), Bruno Tomba, Bruno Nouvion, Pierre Gillet, Håkan Hardenberger, Otto Sauter, Piet Knarren, Reinhold Friedrich, Mickael Bridenfeld, Ricardo Chiavetta, Marco Braito, Marc André, Giorgio Baggiani.

Sur cette photo, on peut y voir Judy Chin, accompagnatrice de la classe ainsi que de nombreux élèves devenus solistes ou professeurs de trompette : (de gauche à droite) Didier Bousquet, Daniel Stoll, Alain Fontes, Frédéric Gauthier, Denis Tomba, Laurent Bernadi, Christophe Turcan, Vincent Gillig, Laurent Deleplace, Philippe Litzler & Bruno Messina.
À côté de son activité de musicien d’orchestre, non seulement avec le Munchener Bach-Orchester, et première trompette de l’Orchestre philharmonique d’Israël et à l’Opéra de Paris, mais aussi entre autres, aux concerts Lamoureux et Colonne et à l’orchestre de la Garde républicaine, il a mené jusque vers 1999 une carrière de soliste international. Il a fait notamment travailler avec l’organiste Philippe Dubeau, titulaire de la tribune de l’église Notre-Dame de Clignancourt à Paris. Pierre Boulez fit également appel à lui lorsqu’il constitua en 1976 l’Ensemble intercontemporain.
Il a donné des masterclass de 1991 – 2000 pour l’International Trumpet Academy Bremen, en Allemagne, et a été membre de la faculté de l’International Trumpet Academy Bremen, Allemagne, avec des collègues internationaux comme Timofeï Dokchitser (Russie), Bo Nilsson (Suede), Otto Sauter (Allemagne). Après sa retraite du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Pierre Thibaud a été nommé professeur au Conservatoire de Tokyo.
Aujourd’hui, nous vous proposons 3 vidéos partagées par Giorgio Baggiani, administrateur du groupe “Pierre Thibaud Facebook Memorial“. La Cavatine pour Trompette et Piano de Verne Reynolds enregistrée en 1991, la célèbre Légende d’Enesco enregistré en 1981 et un enregistrement rare de 1958 du titre “C’est ça l’amour” enregistré par Pierre Thibaud et son Orchestre.
Il serait très long de lister tous les apports de Pierre Thibaud à la trompette, mais aujourd’hui grâce au numérique nous pouvons réécouter celui qui en son temps apporta énormément au monde de la trompette et qui continue aujourd’hui grâce aux archives que l’on peut retrouver parfois. On lui doit par exemple le thème du générique de la série télévisée “Les Cinq Dernières Minutes” dans lequel on peut entendre la brillante introduction de trompette d’Arsenic Blues, une pièce de Marc Lanjean dont nous vous proposons la partition ci-dessous pour conclure cet article.

Sources : Wikipédia & Pierre Thibaud Facebook Memorial // Photos D.R.