Sortie chez Billaudot, Parchemins de Cendres est une nouvelle composition de Jean-Baptiste Robin. L’organiste s’est associé à David Guerrier pour enregistrer la pièce. L’occasion d’entendre à nouveau la trompette Alfred d’Adrien Jaminet.
Parchemins de Cendres est une pièce écrite par l’organiste et compositeur Jean-Baptiste Robin. La pièce est construite en 4 partie, Vivo – Adagio Implacabile – Presto – Vivo, et parcourt toute l’étendue du registre de la trompette exigeant du trompettiste une grande virtuosité. Pour exécuter cette pièce, on retrouve donc un maître à la trompette avec David Guerrier qui nous propose une version magistrale de l’œuvre sur la trompette Alfred créée par Adrien Jaminet.

Ces « parchemins » reposent sur trois éléments thématiques simples qui, chacun à leur manière, font référence au passé et donc à l’idée-force de l’œuvre. Une formule rythmique, sorte de “tic-tac”, image du temps inexorable qui, sous diverses variantes, étalonne l’ensemble de la pièce. Un thème mélodique lancé par la trompette dans un mi mineur modal, mélopée pseudo-médiévale ou renaissante (comme un chant ancien). Une cellule de trois notes traitée en une lente passacaille dont la progression dramatique avance inexorablement, désespérément.
L’œuvre impose au trompettiste trois types de difficultés spécifiques. La première (mes. 1 à 167) est le lyrisme qui requiert de l’instrumentiste de grandes qualités de phrasé et de musicalité. La seconde (mes. 168 à 211) est axée sur le travail du souffle en raison de valeurs longues atteignant progressivement le fortissimo le plus extrême. Enfin, dans la troisième partie (mes 212 à 304), une grande virtuosité car elle repose essentiellement sur de nombreuses articulations doubles et triples. Ce finale combine les trois éléments thématiques principaux : le “thème ancien“, la cellule de passacaille en diminutions rythmiques, et le “tic-tac“, lui aussi soumis à une ultime métamorphose.
L’organiste Jean-Baptiste Robin sort également un nouvel album baptisé Time Circle avec notamment les artistes Sarah Nemtanu au violon, François Salque au viloncelle, Victor Julien-Laferrière au violoncelle, Delphine Haidan au chant, et Romain Descharmes au piano. Les musiciens sont accompagnés de l’Orchestre National de France et de l’Orchestre des Pays de Savoie avec les chefs Martin Alsop, Nicolas Chalvin et Jean Deroyer. L’album est sorti chez le Label Brillant et est disponible à l’achat à 11€ sur le site de la FNAC
Il y a un thème dominant au cœur de l’œuvre de Jean-Baptiste Robin, celui dont cet album tire son nom (Time Circles) et qui ne peut être traduit que par le langage des sons : celui du temps qui avance inexorablement, altérant peu à peu les êtres et les choses. sur son passage, vers la mort et l’oubli. Cet enregistrement se concentre sur la production la plus récente de Robin. (2012-2020).
Le titre de la première pièce, Crop Circles (2012), fait référence aux formes géométriques symétriques créées par l’homme que l’on trouve dans les champs cultivés. L’introduction lente révèle deux motifs : le premier basé sur un mode symétrique avec une mélodie tourbillonnante, symbolisant les dessins géométriques des Crop Circles en question ; le second introduit l’élément humain dans ce monde semi-naturel, semi-artificiel. Dans l’Allegro, « le tourbillon initial devient un tourbillon » (J. B. Robin), puis dans la section centrale lente apparaît le deuxième thème au violon solo, évoquant l’homme au centre de la nature (l’œil de la tempête ou le centre de la cercle…). #Tictac (2019) était une commande de la communauté de communes Versailles Grand-Parc. Cette sonatine en cinq mouvements varie les tempi, les rythmes et les mélodies, mais repose tout au long sur le mouvement incessant d’un pendule. Le tic-tac initial introduit le motif dominant, amorçant le processus de métamorphose qui se développe tout au long des mouvements. A l’instar des Crop Circles, Zénith (2020) réunit l’homme et le temps qui passe à travers deux thématiques qui se juxtaposent ou se superposent. Une première section introduit le tic-tac pizzicato du temps, puis plus tard le thème humain apparaît seul et s’élève à un lyrisme intense. Petite coda sur le tic-tac : la lutte entre l’homme et le temps aboutit inévitablement à la victoire de ce dernier. Le thème du temps qui passe est placé dans un décor nocturne dans les trois Poèmes de l’aube et de la nuit, où le déroulement de la nuit est toujours perçu plus lentement que le jour. Ainsi, il n’y a pas de mouvements rapides dans ces trois poèmes, mais plutôt une alternance de sections récitatives et de passages lyriques. La structure A-B-A’ des deux premiers poèmes cède la place à une structure entièrement composée dans le troisième, qui termine la pièce par un postlude au piano. Commandée en 2014, Trois Nuits comprend trois mouvements et rend hommage au compositeur français Dutilleux. Du premier mouvement chorégraphique au thème récurrent de la complainte, l’augmentation finale du tempo mène l’œuvre à sa conclusion infernale. Une grande partie de La lame des heures (2019) est rythmée par le tic-tac symbolique : « Sombre, espiègle, coléreux, héroïque, le tic-tac prend différents caractères et apparaît peu à peu comme une lame qui blesse, laisse des cicatrices, qui ne cesse jamais .” (J. B. Robin). La tension dramatique quasi constante de la pièce rappelle Crop Circles, et la section finale culmine dans le battement de vingt-quatre accords dissonants, symbolisant le cycle implacable des heures. – Site FNAC