Lucas Lipari-Mayer, Clément Saunier et Siméon Vinour-Motta seront à l’honneur dans un concert ce jeudi 20 octobre à la Cité de la Musique à Paris à 20h00.
Le programme du concert emmènera le public de Charle Ives à Philippe Manoury en passant par une pièce courte et exigeante de Matthias Pintscher, intitulée “Skull“. Cette pièce pour 3 trompette spacialisées sera jouées par Clément Saunier, Lucas Lipari-Mayer et Simeon Vinour-Motta.
Philippe Manoury fête cette année ses 70 ans sans avoir jamais cessé d’interroger son art : dans In situ, créé en 2013, il remet en question la répartition spatiale des instruments de l’orchestre, et met le symphonique sens dessus dessous : il s’agit, dit-il, « de le repenser, en s’éloignant des habituels groupements homogènes par familles d’instruments, ou en disséminant des musiciens dans le public ».
L’écriture pour orchestre, l’Américain Charles Ives l’avait réinventée également à sa manière. Faisant suite aux fameux Three Places in New England, son Orchestral Set No. 2 est un recueil de souvenirs musicaux du compositeur. Quant à Matthias Pintscher et Emmanuel Nunes, ils tournent leurs regards, l’un vers l’œuvre de Jean-Michel Basquiat, dans skull, l’autre vers Goethe, dans La main noire pour deux trios atypiques. – Site de l’EIC

Clément Saunier revient sur l’origine de skull :
Avec skull, Matthias Pintscher retrouve la trompette, un instrument qu’il connaît bien et dont il sait exploiter l’éclat mais aussi, de manière très singulière, la virtuosité et les facettes plus intimistes. Pour cela, il reprend ses éléments de langage caractéristiques composés de chuchotements, de sons soufflés, de slaps et de frullatos (roulement de gorge ajouté à l’air pour donner une texture rugueuse aux sons) en sourdine — qui sont autant d’évocations des crânes du peintre américain Jean-Michel Basquiat.
Lors de la création de l’œuvre en janvier 2019 à la Fondation Louis Vuitton (vidéo ci-dessous), j’ai été immédiatement marqué et séduit par l’idée de Matthias de spatialiser les trois musiciens, ce qui donne plus de profondeur aux sons et images musicales.
Pour paraphraser Basquiat, c’est une œuvre où nous devons nous efforcer d’être imparfaits, rugueux et excentriquement beaux.