Une petite surprise de l’été offert par 3 musiciens de la nouvelles générations !
A la harpe la talentueuse Coline Jaget, au tuba le magique Tancrede Cymerman et à la trompette le génial Javier Rossetto, trompettiste de l’orchestre philharmonique de Radio France.
Si on connaît Tancrede et Javier notamment grâce au Local Brass Quintet, ce nouveau trio baptisé sobrement Bolivar XIX nous emmène au soleil dans cette pièce de Piazzolla « Bordel 1900 » dans un arrangement de Gabriel Philippot avec le son si particulier de la harpe qu’on apprécie de voir associer à des instruments en cuivres.
Si la harpe est assez rare avec les cuivres, Coline nous confie avoir « eu envie de jouer avec les cuivres déjà car dans mon entourage proche j’en connais beaucoup avec qui je m’entends très bien, et que la musique est souvent aussi une histoire d’amitié! De plus c’est une sonorité que j’aime particulièrement, à la fois chaude et éclatante. Je suis parfois peinée de voir si peu de programmation vents et particulièrement cuivres dans les festivals, (à moins que ce ne soit des festivals qui leur sont entièrement consacrés) et je trouve ça dommage car tous les instruments dans leur singularité ont beaucoup à dire! La harpe fait aussi partie de ces instruments parfois « mal-connus ». J’avais donc envie de prouver que l’on peut faire des choses très chouettes en alliant ces timbres. » Pari réussi pour ce groupe qui surprend mais convainc! « C’est effectivement ici une formation inédite (trompette tuba et harpe) et beaucoup se demandent si cela peut sonner. Je me dis souvent que des bons musiciens peuvent jouer avec n’importe quels bons musiciens : la harpe est un instrument dont la puissance est en fait surprenante, tout comme le velouté et la finesse dont peuvent faire preuves les cuivres!
Afin de démentir ces clichés du cuivre sonores et de la harpe délicate on a voulu avec Bolivar XIX choisir un programme qui mettait tous nos instruments en valeurs. Bien sûr, on ne joue pas de la même façon que lorsqu’on joue avec flûte ou violon, mais c’est là que ça devient intéressant : chercher d’autres sonorité et prises de cordes capables de rivaliser avec la projection des cuivres. Et il en va de même pour eux, j’imagine, pour ne pas couvrir la harpe! »

La jeune harpiste, Coline Jaget avait d’ailleurs déjà créé un duo avec le tromboniste José Isla, trombone basse de l’Orchestre de Paris intitulé Duo Opale dont vous pouvez retrouver plusieurs vidéos sur la chaîne YouTube de Coline Jaget.

Concernant le répertoire, le choix original de mettre Bordel 1900, pièce moins connue d’Astor Piazzolla en comparaison à Café 1930 ou encore Libertango. Dans « Bordel 1900 », il revient aux racines du tango, qui comme le suggère le titre du morceau, fut avant tout une danse populaire, issue même des bas-fonds de la société, aux antipodes des danses plus nobles telles que la valse. Comparé à « Café 1930 », on pourrait même dire que c’est le jour et la nuit : quand en 1930 le tango se dansait avec langueur et mélancolie, le credo était bien plus volage et l’humeur bien plus légère en 1900. (Extrait Lamusiqueclassique.com)
La trompette est ici sublimée par Javier Rossetto. Jeune trompettiste d’origine vénézuéliennes, Javier est diplômé du CNSM de Paris et 2ème trompette de l’Orchestre Philharmonique de Radio France.
Nous lui avons posé quelques questions.
Comment vous est venu l’idée de créer ça ?
Ça faisait quelques temps que l’on voulait créer l’ensemble, car pour tous les trois c’était un terrain nouveau avec des couleurs encore inexplorées. Bien-sûr, le fait qu’on s’entende très bien a donné le feu vert sans hésitation ! Quand on s’est réuni pour la première fois pour déchiffrer des pièces on s’est posés la question du genre musical : quel répertoire proposer ? nous avons chosi celui qui nous représente : du répertoire français et latino-américain, bien-sûr en commençant avec des arrangements, mais nous sommes déjà sur le travail d’une nouvelle création pour l’ensemble.
Un nouvel ensemble avec lequel nous ferons notre premier concert à Paris en novembre.
Pourquoi cette pièce-ci pour lancer le projet ?
Parmi le répertoire qu’on a, il fallait choisir un morceau pour présenter le groupe, on a fait le virage pour Piazzolla car 2021 est son année, et parmi ses pièces nous avions “L’histoire du tango” qui est une suite de quatre pièces, et on a tous les trois été d’accord, que après cette période creuse en art, les gens avait besoin de soleil, donc Bordel 1900 se prêtait au mieux pour donner de la couleur et de la brillance à cet été.
Avez-vous d’autres extraits de prévus ?
Nous avons fait d’autres enregistrements le même jour avec Luc Fourneau mais pour l’instant pas de deuxième vidéo prochainement même si on réfléchit dans la possibilité de trouver des fonds pour réaliser un CD.

Le clip tout en couleur et en sobriété nous permet d’apprécier pleinement les qualités musicales des musiciens et de l’ensemble. La harpe agrémente le tout de quelques percussions sur sa caisse de résonance qui ajoutent un rythme bienvenu dans cette musique dansante et entraînante. Une pépite qui donne envie de bouger !
Tout le génie de Piazzolla fut d’avoir réussi à symboliser le Zeitgeist argentin à travers les métamorphoses d’une danse qui constitue une partie non négligeable de l’identité culturelle de ce grand pays d’Amérique latine.

Le clip a été réalisé par Antonin Amy-Menichetti pour l’image et Luc Fourneau pour le son sur un arrangement de Gabriel Philippot. Les artistes remercient également Adrien Jaminet, David Zambon, et Axel Cymerman qui ont été à la concrétisons dès ce projet.