On ne présente pas Adrien Jaminet, dès lors que l’on s’intéresse à la trompette, on connaît son nom et son magasin, AJ Atelier des cuivres.
Amateur, érudit de l’histoire de ce bel instument il est intarissable au sujet des trompettes artisanales et des trompettes du passé. Tous les trompettistes professionnels qui vont le voir le décrivent comme un excellent facteur d’instruments et un homme très ouvert.
Il fabrique une trompette inspirée des trompettes Aubertin et Selmer. Le modèle Alfred est entièrement pensé à l’atelier AJ des Cuivres. Ces trompettes sont actuellement en essai au Capitol de Toulouse.

On ne présente pas Adrien Jaminet mais on ne présente pas non plus Roger Delmotte né à Roubaix en 1925. Il a aujourd’hui 95 ans et est encore très alerte.
Adrien nous livre ici une interview téléphonique de Roger Delmotte du 28 Octobre 2020, une interview qu’il a bien voulu accordée à Adrien Jaminet.

AJ : Quelle trompette jouiez pendant vos études ?
Roger Delmotte : Lors de mes études à Roubaix avec Maurice Leclercq, je jouais une trompette SML. Les pistons de cette marque étaient d’ailleurs fabriqués par Aubertin. Il était avant tout pistonnier. A mon Arrivée à Paris en 1944 Maitre Eugène Foveau n’étais pas satisfait du son de cette SML et m’a conseillé les Couesnon dont il était l’égérie .
AJ : A quel moment avez vous découvert les Aubertin ?
RD : J’ai ensuite adopter une trompette Aubertin à la fin de mes études, ces trompettes étaient très à la mode et c’est avec celle ci que j’ai gagné le concours international de Genève 1950 ainsi que l’audition de Trompette Solo à l’Opéra de Paris en 1951
AJ : Quelles étaient les caractéristiques de ces trompettes typiques du son Français ?
RD: Ces trompettes avait une branche interchangeable système que l’on appelait alors « Amplificateur de son » Elles avaient une petite perce et un son très brillant . Ce qui correspondait bien à l’esthétique et au timbre du pupitre de Cuivres de l’Opéra de Paris de l’époque . Mes collègues Lucient Thévet ( Cor Solo ) et Gabriel Masson ( Trombone solo ) avaient des sons très brillants et éclatants. Mes collègues Trompettistes Adriano et Chaine jouaient également des trompettes à petites perces Courtois et Couesnon. Je me suis aperçu sous la direction du Chef d’Orchestre Louis Fourestier qui était un excellent chef , que le son de ma trompette était souvent très présent même dans les pianissimo ce qui était du au timbre très brillant … C’est plus tard à la fin des Années 50 que Paolo Longinotti (trompette solo de la Suisse Romande ) me fit découvrir les trompettes Bach perce Moyenne Large que j’essayai à l’Opéra de Paris. C’est ainsi que mes collègues de la fosse assez conservateurs du son Français me dirent « Tiens , on joue du Bugle à l’Opéra …»
AJ : Quels souvenirs avez vous gardés du « Son Français » de l’époque?
RD : Mon maitre Foveau avait une conception du son collant parfaitement à l’esthétique du cornet , Sabarich avait quand à lui un son très éclatant et timbré correspondant plus à celui de la trompette. Je pense que le son des Orchestres Français notamment de l’Opéra était assez typique. Les styles nationaux se sont un peu perdus sous l’influence des chefs d’orchestres , qui après guerre voyageaient à travers le monde et qui demandaient le même son aux orchestres Américains , Allemands, Français ,….
Ecoutons ce maître de la trompette honoré par l’international trumpet guild
Propos recueillis par Adrien Jaminet par téléphone, pour AJ Atelier des Cuivres 61 Rue Alfred Leblanc 91220 BRETIGNY SUR ORGE Email : ajatelierdescuivres@gmail.com Site internet : www.aj-atelierdescuivres.fr